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Le Manuel d’Évasion

5.1 Pourquoi partir compte

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Dans la plupart des cultures, le travail est présenté comme une permanence. On demande aux enfants : « Que veux-tu être quand tu seras grand ? », comme si choisir un métier revenait à choisir une identité pour la vie. Les employeurs, eux aussi, attendent souvent une loyauté — exprimée ou non — qui frôle l’inconditionnel.

Dans ce contexte, partir peut donner l’impression d’un échec. Comme si c’était rompre une promesse, ou admettre qu’on n’a pas tenu bon. Mais l’École des Coups Durs enseigne une autre leçon : partir n’est pas une faiblesse. C’est une force.

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Recadrer le départ

Partir compte parce que cela change le récit. Plutôt que de subir passivement des conditions que vous détestez, vous devenez l’auteur actif de votre chemin. Rester dans un environnement malsain érode la confiance, la santé et l’énergie. Partir redonne le choix.

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Vignette : Un commis reste dans un département toxique par peur de l’inconnu. Avec le temps, son éclat disparaît. Un autre, tout aussi nerveux, choisit de partir. En quelques mois, il travaille ailleurs, renouvelé et épanoui. Même peur, action différente — et les résultats divergent.

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Le message est simple : partir n’est pas fuir une faiblesse, mais courir vers une possibilité.

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Pourquoi les gens tardent à partir

Malgré son importance, le départ est souvent retardé. Les raisons sont nombreuses :

  • Peur de l’incertitude. L’inconnu semble plus risqué que le connu, même si le connu est douloureux.

  • Pression financière. Factures, hypothèque, personnes à charge — l’argent enchaîne les gens à des emplois longtemps après que leur esprit les ait quittés.

  • Attachement identitaire. « Je suis gestionnaire ici. » Partir revient à effacer une partie de soi.

  • Loyauté et culpabilité. Certains restent par responsabilité envers leurs collègues ou par peur de décevoir leurs mentors.

  • Espoir contre toute évidence. La croyance que « les choses vont s’améliorer » maintient beaucoup dans l’immobilisme, même quand tout empire.

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Chaque raison est humaine. Mais plus on reste dans un lieu qui épuise au lieu de nourrir, plus le coût est élevé.

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Les coûts de rester trop longtemps

L’École des Coups Durs sanctionne ceux qui s’accrochent trop fort. Rester trop longtemps peut mener à :

  • Dégâts à la santé. Le stress se manifeste dans le corps : fatigue, anxiété, maladie.

  • Risque pour la réputation. Les travailleurs désengagés commettent des erreurs qui ternissent une réputation autrefois brillante.

  • Occasions perdues. Le temps passé à endurer est du temps non investi ailleurs.

  • Cynisme. Plus on reste dans la toxicité, plus il devient difficile de croire qu’un autre milieu puisse être différent.

Vu sous cet angle, partir n’est pas téméraire. C’est rester indéfiniment qui l’est.

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Partir comme renouveau

Partir compte parce que cela crée de l’espace pour le renouveau. En quittant un environnement qui vous draine, l’énergie revient. La perspective s’éclaircit. Les possibilités réapparaissent.

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Vignette : Un employé quitte un poste qui engloutissait ses soirées et ses fins de semaine. En quelques semaines, son sommeil s’améliore. En quelques mois, il suit une formation dans un domaine qu’il croyait hors de portée. Partir n’a pas seulement enlevé la douleur; cela a libéré la croissance.

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La grande leçon

Le travail conditionne souvent — comme la boîte de Skinner — à associer l’endurance à la vertu. Les promotions vont à ceux qui « tiennent le coup ». La loyauté est louée même quand elle est autodestructrice. Mais l’endurance sans croissance n’est pas une force. C’est de la stagnation.

La vraie leçon est celle-ci : vous n’êtes pas enchaîné à vos circonstances. Partir le prouve.

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Stratégies pour recadrer le départ

  • Voyez le départ comme un choix, pas un échec. Changez le récit que vous vous racontez.

  • Mesurez le coût de rester. Chiffrez ce que le poste vous enlève.

  • Rappelez-vous que l’identité est portable. Vous portez vos compétences et votre réputation avec vous. Elles ne sont pas liées à un seul endroit.

  • Reconnaissez les limites de la loyauté. Vous pouvez aimer vos collègues sans sacrifier votre avenir.

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Le coup contre vous

D’autres ne comprendront peut-être pas votre départ. Certains parleront de démission, d’autres de trahison. L’École des Coups Durs vous prépare à cela : leur jugement leur appartient, pas à vous. Votre responsabilité est envers votre croissance et votre intégrité.

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À retenir : Partir compte parce que cela restaure le choix. Cela prouve que votre vie n’est pas contrôlée par les décisions des autres ni par la peur de l’inconnu. Cela transforme les fins en commencements, la faiblesse en force.

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La leçon est claire : partir n’est pas abandonner. Partir, c’est avancer — et parfois, avancer est l’acte le plus courageux.

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